Adieu champs de lavande...
« Cet article participe au rendez-vous mensuel « Mots éparpillés » de Margarida Llabres et Florence Gindre, projet inspiré par « Mots sauvages » de Cécile Benoist. »
Petit malin qui
tague ma porte à la va-vite pendant la nuit, tu ignores ce qui se passe
derrière et pourtant tu dis vrai, comme le diable dans les détails :
« sieste for ever ».
Il a suffi d’un
oiseau de mauvais augure, d’une blouse blanche, d’une trousse noire, de
quelques mots, et ma vie soudain a fait flop. Ce n’est plus de sport dont j’ai
besoin, mais de repos.
Derrière la
grille, rien n’était rose dans ce fond de boutique où échouaient les invendus
de maillots de corps élastiques, de bonnets en caoutchouc, de tennis fluo à
semelle de gomme. Mais c’était la vie, la mienne. Elle ronronnait, je m’en
accommodais. Je ne gagnais pas beaucoup, je ne dépensais pas beaucoup non plus.
Peut-être bien
que je rêvais : j’aurais voulu des bougainvilliers le long des murs gris,
des amandiers, des buissons de frangipaniers. J’aurais voulu qu’une moto m’emmène
loin de la bruine sitôt la grille tombée.
Basta, j’avais la
vie !
Aujourd’hui, je
crois bien que celle-ci s’enfuit. Il n’y a plus d’espoir. D’autres murs
lugubres autour de moi, des silhouettes pressées et affairées aux mains
indiscrètes, des odeurs âcres de médicament et désinfectant. La pluie qui
dégouline, le silence et l’oubli. Adieu champs de lavande, rondes violettes
d’abeilles, pins de mon enfance droits comme des « i ».
Aïe, ça pique comme du vinaigre... nostalgie de ces instants de quiétude, une vie souhaitée, même précaire mais dans la douceur, avant que tout ne bascule...
RépondreSupprimer"Aïe, ça pique comme du vinaigre". Je vous remercie de votre commentaire. En effet, un texte aigre-doux...
RépondreSupprimer