Jolie Place
Cet article
participe au rendez-vous mensuel « Mots éparpillés » de Margarida Llabres et Florence
Gindre,
projet inspiré par « Mots sauvages » de Cécile Benoist.
Je
devais être bien naïve pour me laisser attirer par une annonce aussi mal
fagotée. Je n’avais que cette promesse pour me conduire : « Jolie
Place ». Maladroitement trilingue et rédigée en lettres vacillantes sur une
feuille de papier scotchée au mur. Il
n’y manquait que les ratures, les taches de gras, les fautes
d’orthographe. L’adresse « Place
des Moulins » ne suffisait pas, il fallait en rajouter, séduire le
touriste, insister sur la beauté des lieux.
Par
quel miracle se trouvait-elle encore là ?
J’ai
suivi la flèche. J’y suis allée. C’était l’été, il n’y avait pas grand risque, du
moins je le croyais, et on m’avait appris à ne pas m’arrêter aux apparences. Les
plus belles surprises échappaient aux guides.
J’imaginais
trouver l’endroit rêvé pour poser mon barda, mes caméras, mon casque, pour ne
pas perdre espoir et me sentir pousser des ailes. Il existe encore de vieux
bancs en marbre à tête de lion dans certains villages d’Orient sous l’ombrage
des platanes centenaires. On peut s’asseoir et ne rien faire. Je me disais bien
que de moulins, il ne devait plus en rester aucun.
En
fait, il ne restait plus rien.
Qu’un
trou béant.
La
violence, la haine, la guerre.
La jolie place n'est plus...
RépondreSupprimerElle restera dans le souvenir des personnes qui l'ont connue ou qui l'ont imaginée.
Chère Florence, ces rendez-vous mensuels étaient très agréables (une infidélité hélas en mai). Je reste fidèle à votre blog ainsi qu'à celui de Margarida ainsi qu'aux co-auteurs de ces mois passés.Vous nous proposerez peut-être d'autres défis. Au plaisir de lire et d'écrire...
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