S silencieux
Cet article participe au rendez-vous mensuel « Mots éparpillés » de Margarida Llabres et Florence Gindre, projet inspiré par « Mots sauvages » de Cécile Benoist.
Ce S me
chiffonne.
Autoritaire,
impératif, il exige le silence : « ne réponds pas », alors que
tu suggères plutôt que l’absence de réaction te pèse, que les réticences t’inquiètent.
Tu as voulu finir sur le tracé gracile d’une muette sinueuse, un S, celui
dangereux des reptiles. Tu n’y as vu que du feu, mais sache que c’est de
mauvais augure. Parce que si je ne peux pas répondre, comment te faire savoir
qu’il consent, ou non ?
Tu te sers d’un
mur comme d’une boîte postale pour de façon anonyme avoir réponse à tes questions,
procédés de gens désabusés, de pays opprimés, mais tu sembles craindre le pire.
Affaire d’argent, espérance amoureuse, s’il n’y consent pas, c’est une fin de
non-recevoir, le début de la débine, des heures grises et tristes.
Mais personne ne
vit ici, sache-le, tout ferme, on exproprie, ce sera le grand Paris : de
grands parkings, de grands buildings, de grands périphériques. Les voix
d’autrefois se sont tues. Alors si c’est de l‘une d’elle que tu attendais une
réponse, mieux vaut aller taguer ailleurs tes S canaille.
Tu n'es pas la seule que ce S a titillée ! J'aime bien ta version des faits :)
RépondreSupprimerMerci Florence. Sensibilité à fleur de peau dans les contributions de ce 15. C'est bien :)
SupprimerOh! Wow! Un texte qui dit plein de choses !!
RépondreSupprimerMerci Margarida car ce n'est pas facile de construire une histoire en quelques lignes. Bravo:)
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