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Affichage des articles du mai, 2014

Le Crabe et le Coquelicot

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  CANCER ! Quand le diagnostic était tombé, terrifiant, Isabella n’avait pas eu la force de réagir. L’engrenage oncologique s’était aussitôt enclenché et l’avait emportée. Entre des mains qui savaient tout des symptômes de la maladie mais qui ne savaient rien d’elle et ne voulaient rien savoir. Au fil des jours, des souffrances, des prises de conscience, Isabella ne se raconte pas. Elle se révolte. Contre les dogmes matérialistes et scientistes réduisant le malade à une mécanique, contre le recours systématique au bistouri et à la chimie, contre les abus de pouvoir d’une conception nihiliste et pessimiste de l’homme. Et si le progrès n’était pas de se focaliser sur quelques cellules, de brûler, arracher, mutiler, mais de revenir à des vérités premières ? Et si pour guérir, n’être dépossédé ni de son corps ni de son âme n’était pas le minimum à exiger?

Marion du Faouët

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Marion du Faouet - A.Audibert   Qu’appelait-on justice, au dix-huitième siècle, pour une chef de bande au grand cœur ? Accusée de vols et attaques sur les grands chemins, attroupement et association de voleurs dont elle était le chef, Marie-Louise Tromel, dite Marion Finefont, mais connue dans toute la Bretagne sous le nom de Marion du Faouët, n’était qu’une paysanne, mais plus intelligente et audacieuse que les vauriens de son temps. Rousse de surcroît, et le détail à cette époque n’est pas sans importance, il ne semble pas que pendant les quinze années où elle défia la Maréchaussée et la Justice en rançonnant la Cornouaille et le pays de Vannes en toute impunité, elle ait jamais fait preuve de cruauté. Un gentilhomme breton fut par ailleurs accusé par ses pairs de la fréquenter et de la protéger. Il fut incarcéré sur lettre de cachet au couvent de Pontorson. Un jour Marion tombera. Cinq cents pièces judiciaires conservées à Quimper, Vannes, Nantes et Rennes l

La Femme en Bretagne

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  La femme en Bretagne - A.Audibert Représentations mentales, caractéristiques historiques et ethnographiques révèlent au long des siècles en Bretagne une continuité culturelle favorable aux femmes. « Je m’imagine souvent que les jugements qui seront portés sur chacun de nous dans la vallée de Josaphat ne seront autres que les jugements des femmes, contresignés par l’Eternel » écrit Renan dans ses Souvenirs d’enfance et de jeunesse. La « muraille chinoise de l’idiome breton » (Le Gallo), les distances et l’isolationnisme, une population celtique originale, une autonomie politique ardemment défendue, un droit coutumier vif et actif -un des plus égalitaires qui soit- en donnent l‘explication. Les voyageurs grecs et latins qui découvraient la civilisation des Celtes s’étonnaient déjà de l’égalité complémentaire qui existait entre hommes et femmes. Les juristes francs qui aux siècles suivants prenaient connaissance des cartulaires bretons et de la Très Ancienne Coutume de ce

Le Matriarcat Breton

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Le Matriarcat Breton- A. Audibert Les ethnologues qui redécouvrent actuellement la femme s‘intéressent à son rôle et à son statut. Ils reconsidèrent certains préjugés et décrivent une réalité socioculturelle bien différente de celle des précédentes analyses entachés d’androcentrisme. Ce travail sur la place et la fonction de la femme dans la famille et la société bretonnes se situe dans cette perspective. Pouvoir domestique et prévalence familiale, rôle économique déterminant, médiation sociale active et prestige, tels sont en effet les prérogatives de la Bretonne qui n’est pas une femme « enfermée » et « invisible ». Dans une continuité culturelle favorable aux femmes que démontre l’étude du droit, de l’histoire et des contes, la Bretonne d‘aujourd’hui s’impose comme l’héritière de Boudicca et Anne de Bretagne. Une recherche nouvelle qui ne laisse pas indifférent parce qu’elle définit en termes inhabituels le rôle imparti à la femme et décrit une société tout à fait origina

Un peu de moi

Docteur en Psychologie et Ethnologie, licenciée es Lettres, en liaison avec le Centre de Recherches Bretonnes et Celtiques (CRBC) de l’Université de Bretagne Occidentale (UBO), j’ai consacré l’essentiel de mes recherches universitaires à l’originalité culturelle du statut de la femme en Bretagne. Psychologue hospitalière, j’ai rappelé en divers articles et conférences l’intérêt d’une approche élargie et pluridisciplinaire dans la compréhension et la prise en charge des problèmes de dépendance alcoolique. Depuis plusieurs années, je milite pour une médecine « compréhensive », nouvelle, ouverte, face à la maladie, notamment le cancer. Une médecine qui réagirait contre l’instrumentalisation du corps dans la recherche et la pratique scientifique, véritable défi humaniste du siècle à venir, qui dans ses diagnostics, pronostics et traitements, prendrait en compte tous les éléments de l’existence, une médecine qui formerait des cliniciens qui ne soient pas que de brillants et savants technic